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    Lorient. À l’école où l’on parle à des intelligences multiples

     

      Le 20 mars, jour du printemps, où les écoliers de Saint-Christophe-la-Salle ont fait leur « marché des connaissances » à travers 20 ateliers. Ici, lors d’un moment d’échange…

    Le 20 mars, jour du printemps, où les écoliers de Saint-Christophe-la-Salle ont fait leur « marché des connaissances » à travers 20 ateliers. Ici, lors d’un moment d’échange… | Ouest-France

     

    À Saint-Christophe-la-Salle, les enseignants se sont formés à la théorie de Gardner, pédagogie qui aide les enfants à être acteurs de leurs apprentissages.

     L’initiative

    Et vous, votre intelligence, est-elle kinesthésique, naturaliste, linguistique ou intrapersonnelle ? À brûle-pourpoint, pas simple de répondre. À l’école Saint-Christophe-la-Salle, à leur demande, les enseignants se sont formés. Deux fois dix-huit heures pour intégrer les notions d’intelligences multiples. Les préceptes de la théorie de Gardner : « Le but est bien de rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages », explique Florence Le Gouic, chef d’établissement. On sait que l’école se doit d’apporter aux enfants un socle commun de connaissances et obéit à un programme. Qui avance parfois comme un rouleau-compresseur. Le décrochage existe, même chez les plus petits. En s’appuyant sur leur intelligence « prédominante », cela allège le système. « Lorsque les enfants ont la possibilité de pouvoir dire, d’exprimer un choix spontané, on décèle leurs préférences. » Florence Le Gouic prévient que ce n’est pas une « solution miracle. On tâtonne. Mais chacun s’y retrouve ». C’est au final du bon sens. Mais tout évolue. Et ce qui était tenu pour vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. « Nous n’avons plus affaire au même public. Avant, nous pouvions faire une classe de manière frontale, les écoliers écoutaient et ne bougeaient pas. Aujourd’hui, ça papillonne tellement, les enfants ont tellement d’outils aujourd’hui pour apprendre. »

    Un marché des connaissances…

    Florence Le Gouic aurait très bien pu rester sur ses acquis et se baser sur son expérience de 26 ans dans le corps enseignant. La pédagogue ne peut réagir ainsi. « Le niveau d’attention et de concentration a tendance à diminuer, renchérit Anthony Le Danvic enseignant en CE2-CM1-CM2. La théorie de Gardner met en valeur les écoliers, car ils se rendent compte qu’ils ont tous des formes d’intelligences. Je souhaite permettre à chacun de trouver ses points forts et de les utiliser. » Cela demande à l’enseignant un gros travail préparatoire. Car il faut avant tout que les acteurs principaux, c’est-à-dire les enfants, comprennent la démarche et la reproduisent dans toutes les matières. Le 20 mars était symbolique en ce point. Lors de ce jour du printemps, les élèves, tous niveaux confondus, ont eu une journée particulière. Ce n’est pas le maître et la maîtresse qui a dicté la tenue des cours. Ce sont bien les enfants qui, à travers vingt ateliers, ont fait « leur marché des connaissances. » Les « naturalistes » ont volontiers appris les phases de la lune, les « linguistes » ont répondu à un quiz de lecture, les « intrapersonnels » ont appris à observer un tableau, à parler de leurs impressions et à exprimer leurs sentiments. Le tout devant donner à une grande journée de partage et de restitution. Avec l’école de Gestel, Notre Dame des Fleurs, une journée commune autour du 8 Mai aura lieu dans le même état d’esprit. Voilà qui est… intelligent.

    Loïc TISSOT

     

     

     

     

     

    « Sortie à la médiathèquePoney 4ème séance »